La situation des agriculteur.ices et de l’agriculture au Sud-Liban et en Palestine avant et après la guerre de Gaza :
Écologies de la guerre et de la résistance
Dans le cadre des rencontres “Sème ta résistance” organisées par le Réseau Semences Paysannes et des rencontres Les Peuples Veulent à Marseille, un groupe d’une vingtaine de personnes venues du Liban, de Palestine, d’Irak, d’Iran, et d’Égypte est invité en France et nous fera l’honneur de sa présence au Mas de Granier pour penser et amorcer la construction d’un réseau de solidarité entre producteur.ices en lutte pour l’autonomie agricole et alimentaire.
Le temps public du 12 octobre sera l’occasion pour elleux de nous raconter leurs pratiques et les liens de solidarité qu’iels tissent, notamment dans le contexte de la guerre menée par Israël en Palestine et au Liban.
La vie quotidienne des agriculteurs du Sud-Liban et de Palestine est liée non seulement aux saisons de l’agriculture, mais aussi aux saisons répétées de la guerre. Depuis 1948, ces régions sont devenues des zones de guerre permanentes : la culture des olives, l’élevage des chèvres, la culture du tabac ou des légumes ne peuvent se faire sans que la guerre soit une menace constante.
En outre, l’accès à l’eau, la possibilité de distribuer et de vendre les produits agricoles ont été une lutte constante au cours des 60 dernières années, profondément affectées par l’occupation de la Palestine par Israël. Le maintien des moyens de subsistance est un défi permanent dans cette région. La guerre contre Gaza a eu des répercussions sur d’autres parties de la Palestine, comme le Westbank, mais aussi sur le Sud-Liban. Depuis le début de la guerre active, il y a près de 12 mois, des milliers d’hectares de terres agricoles ont été brûlés au Sud-Liban, à Gaza et dans le Westbank, que ce soit en raison de bombardements ciblés ou d’attaques de colons israéliens.
Ces techniques ont rappelé à beaucoup d’entre nous le ciblage intentionnel des communautés agricoles en Syrie, lorsque le régime syrien et la Russie ont bombardé et brûlé les champs cultivés, les transformant ainsi de champs agricoles en champs de bataille. Mais comme notre position sur la Syrie a été inspirée par la lutte des agriculteurs et le slogan « la nourriture n’est pas une arme », nous sommes pleinement solidaires des agriculteurs du Sud-Liban et de Palestine.
Dans cette table ronde, nous voulons comprendre comment les agriculteurs de ces régions ont vécu en temps de guerre constante. Comment leur travail agricole a-t-il été affecté par cette violence ? Quel type de vie les gens ont-ils développé pour résister à cette violence constante ?
Dans ce contexte de crise permanente, les agriculteurs ont développé des formes d’agriculture agroécologique – comment et pourquoi ? Dans quel sens s’agit-il d’une technique de survie ?